Laura K Emack    Dramatic Writing & French Translation
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ATTENTION! Il faut lire Chapitre 1 d'abord.

7/24/2016

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Chapitre 2

« Pas mal, » disait la prof en me rendant les pages de mon premier chapitre. Nous étions assises dans un petit café charmant qui venait de s’ouvrir au centre ville.  « J’espère qu’on va réussir ici » elle continuait. « Je trouve que le café est excellent. »

« Je suis d’accord, » je répliquais, « sur les deux comptes. Mais c’est difficile, un café. La majorité des restaurants échoue. »  Est-ce qu’il fallait dire « il est difficile » au lieu de « c’est difficile »? Cette question de grammaire m’embête! J’étais sur le point de demander, mais la prof parlait d’abord.

« Pas du tout mal. Tu écris bien en français. »

« Il y a des fautes ? » je demandais. Ma voix tremblait un peu.
 
« Ah Cecile. Toujours avec les fautes. »
 
« Alors? »
 
« Alors quand ca se passera, ton interview ? »

« Le lundi prochain. Au téléphone. Je leurs ai menti un peu. J’ai dit que je dois voyager cette semaine entière. C’est vrai qu’il y a une réunion importante à Boston, mais j’envois Christine dans ma place. Moi, j’ai besoin de pratiquer parler français. »

C’était en chassant ce but que j’avais invité la prof à déjeuner avec moi. J’insistais que nous parlerions seulement en français. J’ai compté la demander de corriger chaque faute que je ferais sans doute, mais soudainement je comprenais que cette demande serait une faute sociale. Elle est venue me joindre comme amie, pas comme professeur.

« Tu nous manques à table, » elle disait, « depuis combien de temps ? »

« Désolée, » je murmurais en beaucoup sentir l’honte. J’avais vraiment abandonné la table française, ce groupe d’amateurs francophones, qui m’a aidé tellement il y a – je faisais le calcul dans ma tête – quatre années.  Quand je n’avais plus besoin - ou plutôt quand je pensais n’en avoir plus besoin - je suis disparue. Pouf !

« Comment ca marche, la table française ? » je demandais.

« Bien, » elle répondit sans hésitation. « Ca m’étonne, mais il ya toujours des nouveaux-venus. »

« Vraiment désolée, » je répétais.

« Ne t’inquiètes pas, nous sommes sains et saufs, » elle déclarait. « Mais toi. Est-ce vrai cette foi ? On ne va pas trouver les moyens de continuer la compétition? »

« Malheureusement non. Il n’y a pas de – on dit en anglais -  papa sucre. »

Elle riait. Moi aussi je souriais un peu. Nous parlions de l’alarme fausse qui s’est présenté de la même manière qu’au jour d’hui. Nos fonds étaient menacés dans deux des six états de la Nouvelle Angleterre. (Au jour d’hui il y a quatre législatures qui proposent nous abandonner, comprenant Massachusetts.) Nous avons reçu un cadeau énorme d’un individu anonyme. C’était la vraie magie.

 Cependant, j’ai fortement étudié la langue et j’ai reçu la note « avancé » sur l’examen officiel d’interprète. Je me préparais pour un autre métier, heureusement la compétition théâtrale durait encore. Donc je cessais d’assister à la table française. Mon excuse à moi-même était que je voyageais. Parfois mon horaire ne convenait pas, pas toujours.

Et puis je disais « Nous sommes foutus » et les larmes venaient sans invitation. J’employai ma serviette. Ma foi! Quel bébé. « Je suis bébé, » je disais en reniflant. «C’est un peu à cause de ca que je pense à partir avant l’heure. Si ca sera  possible. Pas probable, il faut dire. On va choisir un Canadien.»

« As-tu eu d’autres interviews ? »

« Non. J’envois des résumés. »

« Il y a les bénéfices du chaumage. »

« Vingt-six semaines, » je répondais, « Et puis quoi ? » Je me demandais si ma note sur l’examen orale durait valide après quatre ans.

« Je suis chanceuse, » disait la prof, « parce que je suis retraitée. Quel âge as tu, Cecile ? »

 « Cécile, » je la corrigeais. « J’ai soudainement envie de réclamer l’accent aigu. Quant à ta question, j’ai quarante ans. »

Elle souriait. «Tu as raison. »

« Comment ca ?

« Tu n’est qu’un bébé. »

Notre repas arrivait. Il était délicieux. Nous parlions principalement des politiques. Elle aussi se déchire sur la possibilité d’un président qui s’appelle Trump. Parfois quand je deviens animée la parole coule sans hésitation, sans erreur. Je commence de penser en français exactement comme la fillette de l’époque. Ca aussi fait de la magie dans mon âme.

J’insistais payer l’addition. Elle grognait mais pas longtemps.

« Cécile, » elle m’avertissait quand nous nous séparions dans le stationnement, « Attention à l’accent Québécois. »
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