Laura K Emack    Dramatic Writing & French Translation
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August 06th, 2016

8/6/2016

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Chapitre 6
 
Je suis écrivain, il faut dire. On ne me connait pas dans ce métier, mais j’ai écrit deux romans et quatre pièces pour le théâtre aussi bien que plusieurs contes. Il y a quelques ans que je quittais chercher un agent. J’ai frappé la tête contre ce mur de briques assez longtemps. Je n’ai pas cessé d’envoyer mes œuvres aux compétitions de temps en temps. Toujours je me suis dis, quand quelque chose de bon se passera en fin, ca va développer très vite.  Rien de bon ne s’est passé,  ni rapidement ni lentement. Le plus fréquent résultat d’une tentative? Le grand silence, jusqu’ici éternel.
Mais j’ai ce merveilleux boulot depuis longtemps. J’ai l’occasion de me joindre avec des gens créatifs et d’encourager les jeunes acteurs talentueux.  On paie mon assurance sur la santé. J’ai toujours apprécié combien ma situation est chanceuse, comparé aux paires qui font des jobs ennuyants ou vivent dans des trous laides sans les moindres luxes. Rien ne dure à jamais, il faut célébrer les bons temps.
L’aube suivant l’interview, un courriel arrivait. Je l’entendais s’atterrer de mon lit confortable. Bien sûr ca n’était rien d’important, je me suis dit en me levant en grognant. C’était peut-être un message de la campagne de Hillary Clinton parce que je lui ai donné une fois un peu d’argent. Dès ca elle ne me laisse pas tranquille.
J’étais vraiment étonné quand je voyais l’adresse de l’envoyeur.
Chic alors ! On veut me rencontrer, face à face, sur place au nord du Québec. On va m’envoyer les billets pour l’avion. Plusieurs billets. L’itinéraire qu’on décrivait était complexe et je me suis perdu dans les détails. Je cessais de lire. Quelle belle tournée ! J’avais gagné le seconde interview. Y avait-t-il d’autres candidats ? Évidemment, Cécile.
Je me forçais de lire le bilan du courriel long. On m’instruisait de téléphoner Stéphane. C’était l’homme qui à fait l’interprète pendant notre long coup de téléphone. J’apprenais qu’il n’est ni chef de ville ni directeur du groupe d’administrateurs. Stéphane est chef de cuisine. Je souriais de mon propre erreur. Si le chef de cuisine de l’école vient véritablement de Paris, je devine qu’on mange très bien là-bas. Moi, j’aime bien manger.
Oh, c’était difficile d’attendre l’heure raisonnable de lui téléphoner. Cependant, je faisais une décision. Je déteste voler ces jours ci. On vous feuille aux terroirs privés, on perd vos valises. Je préfère prendre le temps de conduire. Pendant la semaine prochaine je vais plonger dans la vie quotidienne du Québec. Ainsi je peux absolument éliminer ce problème avec leur accent régional.  En fin j’initiais le coup pendant que mon cœur frappait boom-boom.
Je disais à Stéphane qu’il ne fallait pas m’envoyer des billets pour l’avion. J’expliquais que je suis certaine que ca leur couterai cher, et je me déclarais bien disponible à y conduire. Ca coute aussi, je pensais. Je lui disais que je ne leur demanderais que le prix de l’essence. Je disais que j’allais visiter ma cousine en route. (Quelle bonne idée ca. J’espère la retrouver, Louise.)
Il riait. Pourquoi ca m’arrivait toujours avec ces gens, qu’ils riaient quand je n’ai dit rien de drôle ?
« Cécile, » il disait. « Il n’y a pas de piste. »
« Pas de piste, » je répétais stupidement. « Vous blaguez. »
« Non, Mademoiselle. Avez-vous regardé le globe ?
« Pas encore. Nous venons de parler hier soir. »
« On vol. On arrive sur le train. Ce sont les deux choix. Puis on monte sur le bateau de Moose River qui vous porterais jusqu’ici.»
« Le train donc, » je répondais. « C’est moins cher que les vols, n’est-ce pas ? »
« Beaucoup moins. »
Je hésitais, et puis j’ai demandé parce que la question me brulait, « Il y a d’autres candidats ? »
« Un autre. »
« Elle est canadienne ? »
« Il l’est. »
Un homme. La compétition consistait d’un seul homme. Je voulais tous savoir de lui, mais on ne pose pas ce type de question. Je ne voulais pas transmettre ni mes espoirs montants ni mes soucis. Mais Stéphane continuait de son accord.
« Il a une femme et un gamin qui va commencer l’école. S’il va quitter son emploi dans la ville, c’est le bon moment. »
« Quelle ville ? » j’osais demander.
« Sherbrooke. C’est  à l’est de Montréal. »
« Je vais le chercher aussi sur le globe. Celui de Sherbrooke. Pas d’autres finalistes ?»
«  Vous savez, il n’y avait pas beaucoup d’applications. »
« Pourquoi pas ? »
« Parce qu’ici c’est le fin du monde. Il te faut vraiment regarder le globe. Ou une carte du monde entier.»
Il m’a tutoyé. Je voulais demander à Stéphane quel est sa propre histoire. Je suis certaine que j’entends Paris dans sa voix. Sur lui aussi je désire tous savoir. J’aspire tellement à connaitre cette communauté lointaine et mystérieuse.  
« On voit les aurores boréales chez vous ? » je demandais.
« Mais bien sûr. »
« Magnifique. Je ne les ai jamais rencontrés dans la vie. »
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