Laura K Emack    Dramatic Writing & French Translation
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Voice l'histoire complete.

8/9/2016

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Belle Échappée
Une Histoire Écrite par Laura Emack
LKECPA@prexar.com
http://lauraemack.com
 
 
Chapitre 1
 
Mon Dieu. Qu’est-ce j’ai fait dérouler ?
J’imagine ma grande triomphe pendant ce coup de téléphone qui vient. Plutôt je l’espère. L’emploi en question – probablement je ne l’accepterai pas. Certainement on ne va pas l’offrir. Pourquoi ? Parce que je suis américaine. (Est-ce qu’on doit utiliser l’A majuscule ici ? J’oublie. Il faut la demander à la prof, cette question.)
Je n’en veux pas aux canadiens. (Canadiens ?)  Ils sont tous très géniales. Mais j’ai appris il y a longtemps qu’ils ne s’occupent que de leurs siens. Tous les opportunités pour les artistes et les écrivains – et il y en a beaucoup plus chez eux que chez nous -  sont limitées aux citoyens de Canada. Cet emploi disponible qui paie tellement bien – j’ai rarement rencontré un salaire pareil pour une institutrice - on ne le donnera pas à l’étrangère.
Pourtant, l’idée d’échapper ainsi me fascine. Je connais plusieurs américains qui parlent de quitter le pays à cause du Donald. Ils ne sont pas sérieux. Je n’en serai, moi non plus, sauf que je vais perdre mon boulot actuel au bout de trois mois. Il n’y a pas d’argent nous payer après le fin d’octobre, ni moi ni ma petite équipe. Nos législateurs ont décidé qu’il n’est plus important de soutenir le théâtre dans les lycées de la Nouvelle Angleterre.
Notre excellente compétition annuelle n’arrivait jamais au niveau de popularité qu’aucun sport. Main elle dure pendant cinquante ans quand même. J’adore ce concours régional soutenu par les six états. Je l’aime toujours cette dernière tour, mais la tristesse domine. Mon Dieu qu’elle se montre forte ! J’ai envie de pleurer aux moments peu convenants, cependant que c’est moi, Cécile, qui doit diriger nos funérailles.
Ou peut-être pas. On peut songer à un autre avenir, n’est-ce pas ? Moi aussi je peux rêver malgré que j’habite la même ville depuis mon jeune enfance. J’avais dix ans quand nous quittions mon pays natal suivant le mort de ma mère. A l’époque nous avons déménagé chez ma belle mère, celle que mon père épousait trop vite à nous situer chez ses propres proches. Elle était professeur d’histoire aussi ma belle mère, elle faisait le voyage sabbatique en Bruxelles. Mon père était son patron. Il y a des questions qu’une fille ne doit jamais poser.
Moi j’ai gardé la même position il y a douze ans, l’appartement encore plus longtemps. Je la rappelle, ma vrai mère belle, mais pas très clairement. Ce n’est pas exactement la vérité car j’ai beaucoup de petites mémoires précises. Elle brossait mes cheveux longes et en faisait deux plaies. Elle me coudrait une robe bleue aux taches jaunes. Elle faisait des biscuits, et moi je mettais la graisse sur le plateau. Mais son esprit, je ne la connais pas. Hélas! Personne ne peut m’en renseigner non plus.
Eh bien je n’ai pas de mari, pas d’enfants, même pas d’animaux. Quand on voyage tellement souvent que moi, il est impossible d’élever un poisson. Après que je déménage au Québec du nord, j’obtiendrai un chien, un husky beau qui va laisser ses poils partout. Nous allons faire la promenade ensemble chaque soir. Je porterais une lampe sur mon front pendant les jours sombres et glacials de l’hiver, lui des petites bottes de laine que j’ai tricoté moi-même.
Mon chéri, je le rencontrerais enfin. Ca se passera l’aube d’une journée d’automne que le chien et moi nous prenons le chemin qui suit un ruisseau étincellent.

Chapitre 2
 
« Pas mal, » disait la prof en me rendant les pages de mon essai on français. Nous étions assises dans un petit café charmant qui venait de s’ouvrir au centre ville de Portland.  « J’espère qu’on va réussir ici » elle continuait. « Je trouve que le café est excellent. »
« Je suis d’accord, » je répliquais, « sur les deux comptes. Mais c’est difficile, un café. La majorité des restaurants échoue. »  Est-ce qu’il fallait dire « il est difficile » au lieu de « c’est difficile »? Cette question de grammaire m’embête! J’étais sur le point de demander, mais la prof parlait d’abord.
« Pas du tout mal. Tu écris bien en français. »
 
« Il y a des fautes ? » je demandais. Ma voix tremblait un peu.
 
« Ah Cecile. Toujours avec les fautes. »
 
« Alors? »
 
« Alors quand ca se passera, ton interview ? »
 
« Le lundi prochain. Au téléphone. Je leurs ai menti un peu. J’ai dit que je dois voyager cette semaine entière. C’est vrai qu’il y a une réunion importante à Boston, mais j’envois Christine dans ma place. Moi, j’ai besoin de pratiquer parler français. »
C’était en chassant ce but que j’avais invité la prof à déjeuner avec moi. J’insistais que nous parlerions seulement en français. J’ai compté la demander de corriger chaque faute que je ferais sans doute, mais soudainement je comprenais que cette demande serait un faux-pas sociale. Elle est venue me joindre comme amie, pas comme professeur.
« Tu nous manques à la table, » elle disait, « depuis combien de temps ? »
« Désolée, » je murmurais en beaucoup sentir l’honte. J’avais vraiment abandonné la table française, ce groupe d’amateurs francophones dont elle est le chef, qui m’a aidé tellement il y a – je faisais le calcul dans ma tête – quatre années.  Quand je n’avais plus besoin - ou plutôt quand je pensais n’en avoir plus besoin - je suis disparue. Pouf !
« Comment ca marche, la table française ? » je demandais.
« Bien, » elle répondit sans hésitation. « Ca m’étonne, mais il ya toujours des nouveaux-venus. »
« Vraiment désolée, » je répétais.
« Ne t’inquiètes pas, nous sommes sains et saufs, » elle déclarait. « Mais toi. Est-ce vrai cette fois ? On ne va pas trouver les moyens de continuer la compétition? »
« Malheureusement non. Il n’y a pas de – on dit en anglais -  sucre-papa. »
Elle riait. Moi aussi je souriais un peu. Nous parlions de l’alarme fausse qui s’est présenté de la même manière qu’au jour d’hui. Nos fonds étaient menacés dans deux des six états de la Nouvelle Angleterre. (Au jour d’hui il y a trois législatures qui proposent nous abandonner, comprenant Massachusetts.) A l’époque nous avons reçu un cadeau énorme d’un individu anonyme. C’était la vraie magie.
 Cependant, j’ai fortement étudié la langue et j’ai reçu la note « avancé » sur l’examen officiel d’interprète. Je me préparais pendant cette crise pour un autre métier, heureusement la compétition théâtrale durait encore. Donc je cessais d’assister à la table française. Mon excuse à moi-même était que je voyageais. Parfois mon horaire ne convenait pas, mais pas toujours.
Et puis je disais « Nous sommes foutus » et les larmes venaient sans invitation. J’employais ma serviette. Ma foi! Quel bébé. « Je suis bébé, » je disais en reniflant. «C’est un peu à cause de ca que je pense à partir avant l’heure. Si ca sera  possible. Pas probable, il faut dire. On va choisir un Canadien.»
« As-tu eu d’autres interviews ? »
« Non. J’envois des résumés. »
« Il y a les bénéfices du chaumage. »
« Vingt-six semaines, » je répondais, « Et puis quoi ? » Je me demandais si ma note sur l’examen orale durait valide après quatre ans.
« Je suis chanceuse, » disait la prof, « parce que je suis retraitée. Quel âge as tu, Cecile ? »
            « Cécile, » je la corrigeais. « J’ai soudainement envie de réclamer l’accent aigu. Quant à ta question, j’ai quarante ans. »
            Elle souriait. «Tu as raison. »
« Comment ca ?
« Tu n’est qu’un bébé. »
Notre repas arrivait. Il était délicieux. Nous parlions principalement des politiques. Elle aussi se déchire sur la possibilité d’un président qui s’appelle Trump. Parfois quand je deviens animée, la parole coule sans hésitation, sans erreur. Je commence de penser en français exactement comme la fillette de l’époque. Ca aussi fait de la magie dans mon âme.
J’insistais payer l’addition. Elle grognait mais pas longtemps.
« Cécile, » elle m’avertissait quand nous nous séparions dans le stationnement, « Attention à l’accent Québécois. »

Chapitre 3
 
Quel cauchemar ! Vite, vite, let détails s’envolent. Ce qui reste c’est la panique. Pourquoi ? Car j’ai perdu mon passeport. Où ca ? Sur le train, le mauvais train. Ca roulait dans l’Allemagne au lieu du Canada. Un policier m’approchait. Il était chauve, sa casquette à la main, sa bouche grande ouverte. Mon passeport !
« Stop ! » je me commandais. « C’est une rêve, Cécile. » Je mettais les drapes à côté. J’étais couverte de sueur. Je me suis levé et je suis allé vers mon bureau où l’ordinateur respirait d’un rythme beaucoup plus régulier que moi. Sans m’assoir je regardais les titres sur le site de CNN.
« Merde ! » J’hurlé  à l’univers. Il y avait un nouveau sondage qui disait que Trump s’est mis en tête. Ce diable ce menteur ce clown ne doit être soutenu de personne. Personne ! Et les Russes ont volé des courriels. Rien n’est privé non plus, rien, mais on n’apprend pas cette leçon.
 J’ai peur qu’elle va perdre. Qu’est-ce que je ferais donc ? Si je ne gagne pas ce boulot au Canada …
Je comprenais pour la première fois combien j’avais – non  j’ai - envie de réussir. Je sens le gros besoin d’obtenir cette position. La compétition que j’ai dirigée depuis douze ans, elle s’envole comme la saison. On le regrette le départ du printemps, le fin de l’été, mais c’est la vie. N’est-ce pas ? On ne pense pas à garder septembre comme de l’argent dans une banque. 
J’allais chercher mon passeport, il me calmait de le trouver dans sa propre place au petit tiroir dans le couloir. Il fallait vérifier la date d’expiration. Bon, c’était onze mois plus tard. Il faut le renouveler quand-même, je pensais. Un passeport américain est très valable. Il se peut que sous Trump il sera plus difficile d’aller outre-mer. Impossible ? Sous lui, rien n’est impossible.
Et les Bernie partisans, allez à l’enfer aussi. Vous faites des huées chaque fois qu’on dit le nom Hillary Clinton. Elle est notre candidat, elle est servant du public, elle est être humain a qui ont doit la courtoisie simple. Animaux ils sont, le résidu du «Occupy » mouvement, y compris les plus paresseux de nos jeunes. Qui somme nous, les américains du futur ?
Traitresse, c’est moi, en pensant à quitter à jamais mon pays. Est-ce différent pour moi parce que je nuis née en Belgique ? Je suis citoyen des États-Unis à cause de mon père. Il contait toujours y retourner. Mais son projet de recherche à l’université durait plus long qu’on avait planifié, et dix ans passaient. Cependant j’étais excellente élève à l’’École du Bois de la Cambre.
Mon père insistait que nous parlions l’anglais à la maison (Maman et moi, nous ne suivions pas ce règle absent lui.) Mais grâce à lui je n’étais pas tout-à-fait perdue quand on m’a laissé tomber dans l’école en Amérique. Je lisais l’anglais aussi bien que je le parlais. J’étais vraiment bilingue à l’époque. Actuellement ? Il faut élargir la réalité un peu pour dire que je suis vraiment bilingue. Mais tous les mots, tous les mémoires existent au fond de mon esprit. N’est-ce pas ?
J’ai une semaine à les faire sortir, sept jours me préparer pour l’interview. Ce n’est plus une blague chasser ce boulot canadien. J’ai beaucoup de travail à faire. Pendant mon déjeuner avec la prof, mes paroles étaient souvent hésitantes, mes phrases maladroites. Le pire était que je ne pouvais pas trouver quelques mots super simples, come « descendre » et « pelouse ». La prof aussi, elle avait des pannes sur les mots français.
« C’est la retraite, » elle disait tristement. « On perd l’habituel sans savoir. »
« Il y a la table, » je répondais.
« Il y a la table. »
Malheureusement, la table ne se joint pas cette semaine. Je suis seul avec mon grand défi. Je vais faire mon possible utilisant les mêmes tactiques qui m’ont servi tellement bien il y a quatre ans. Oui, c’est ca, le bon plan.
Je regarderai TV 5 Monde sans cesse. Je lirais en français à haute vois. Je vais repasser sur tous les règles de grammaire. Et aussi je vais tricher un peu. Il y a des questions qu’on peut bien anticiper quand on cherche un boulot. On ne me regarderait pas pendant l’interview. Je vais écrire mes réponses an avance, et je peux faire beaucoup de répétitions comme si je préparais un monologue.
Les bonnes réponses, je peux les absolument perfectionner.

 
Chapitre 4
 
Le jeudi vers treize heures mon cellulaire sonnait dans mon sac-à-main.
Je ne répondais pas. J’étais sur l’ordinateur en train de décrire les enjeux qui me poussaient vers le Canada. Ce n’est pas simplement à cause du malin candidat rempli d’haine. Sans les électeurs il ne possède zéro pouvoir. Rien. Donc j’en veux aux électeurs qui le soutiennent. Ils sont tous ou stupides ou totalement sans moralité. Peut-être tous les deux.
Il n’y a pas d’autre moyen de regarder la situation. Est-ce que je veux partager le territoire avec eux ? Vraiment non. Et si on donne la pouvoir au Donald, mon Dieu ! Si je reste ici dans des telles conditions, ca serait à cause d’être trop paresseuse d’agir. Ca aussi, il n’y a pas d’autre moyen de juger.
Le téléphone sur le mur sonnait. Je soupirais, poussais « sauf-gardez » et me levais. Peut-être c’était Alice, notre interne, au bureau. Je l’ai instruis d’appeler Christine, mais Christine pouvait se trouver dans un atelier. 
« Allo. Ici Cécile. »
C’était la maitresse du lycée ou se passait une performance des jeunes. C’était une performance à laquelle un de nos employés devait assister et donner des commentaires. C’est une activité très valable pour les adolescents pendant les mois d’été. On ne fait rien dans l’auditorium ou le gymnasium, et on donne l’espace aux jeunes créateurs. Ils choisissent leur pièce pour la compétition et ils commencent à la réaliser.
Pendant que la maitresse paniquait je l’a dis d’attendre un moment. Je faisais contact avec mon bureau sur l’ordinateur. Je regardais l’horaire ou je voyais que l’autre interne, Marie Jeanne, devait faire ce boulot. C’est le moins fiable de tous mes employés. Elle est jolie, talentueuse et super désorganisée.
« Laissez-moi contacter notre représentent, » je disais. Mais ca ne marchait pas. Je n’obtenais que la machine avec le message trop gai.
« Ca commence a quelle heure, » je demandais à l’autre.
« Dans quinze minutes. »
« Zut ! »
« Je peux le délayer à quatorze heures » elle offert.
« Bon. Faites-le. »
« Et qui viendra sur votre compte ?
            « Moi, » je répliquais. « Moi. »
J’avais à peine le temps de me doucher. Je mettais une robe noire simple, et je sortais de la maison. Est-ce qu’il y avait de l’essence dans la voiture ? Ces choses, je ne les souviens jamais. Oui, il y avait assai d’essence. Je conduisais très vite en espèrent ne pas rencontre aucun policier, soit il chauve ou bien coiffé.
La force était avec moi et j’arrivais juste avant l’heure.
Ils ont choisi une pièce qui s’appelle « Blind Date » écrite par Horton Foote. Nous avons préparé une liste de pièces approuvées. Les clubs drame ont le choix entre notre liste, une pièce originale, ou un autre œuvre approuvé en avance. Cette règle j’avais adopté avec quelques regrets majeurs – je n’aime pas qu’on limite la créativité -  mais c’était obligatoire.
Oh, qu’il y avait des gros problèmes dans ma première année. On jurait trop dans le dialogue, on encourageait la prostitution aux adolescents. Ou la révolution. Véritablement, tout le monde a son avis sur la moralité des pièces qu’on met en scène, même ceux qui n’assissent jamais aux performances.
Cette pièce « Blind Date » elle est charmante. Je l’ai vu assez souvent mais pas récemment. Il s’agit d’une tante avec des grandes ambitions pour sa nièce qui reste avec elle pendant les vacances. Mais la nièce est intellectuelle, timide, et pas du tout une débutante.
Les efforts de la tante sont vraiment drôles. Cette actrice s’avantageait de tous les blagues et la nièce aussi. .  Soudainement j’ai trouvé un pêché énorme parce qu’il y avait un adulte qui jouait le rôle de la tante. La maitresse de l’école me regardait. Elle savait que je deviendrais inquiète.
« C’est une élève, » elle m’assurait. « Elle est bonne, n’est-ce pas ? »
Elle était excellente, vraiment. J’oubliais le problème en regardant la pièce. On sentait vraiment l’époque plus simple du passé. On ne jure pas une fois dans cette pièce. Elle est à propos pour toute la famille. Mais les marches tentatives des adolescents ordinaires, ici on chante la réalité immutable.
Ce n’étais qu’après que j’apprenais que la nièce, qui s’appelle Sarah Nancy dans la pièce, est la vraie fille de l’actrice adulte qui jouait la tante. Oh, c’est une belle histoire.
La jeune actrice s’appelle Lisa. Lisa était prête à quitter l’école il y a quelques mois. Quand la mère objectait, Lisa disait, « Maman, tu a quitté l’école au même âge que moi. » Et puis la mère disait, « Tu as raison, Lisa. Mais si tu ne quitte pas l’école, je finirai avec. » Et elle s’était inscrite dans le lycée à coté de sa fille. Elles vont matriculer ensemble.
Je félicitais les deux actrices après la discussion de la performance. La fierté qu’elles partageaient, on pouvait la sentir profondément. Il n’y a rien comme le théâtre pour joindre les forces opposées vers une seule cible.
Mois aussi, je sens la fierté concernant la compétition des jeunes artistes que je dirige depuis si longtemps. Nous ne somme pas encore finis, il y a ce dernier tour.  Il faut le savourer.
Et le théâtre ? Il va durer jusqu’au bout du dernier jour que vivent les êtres humains.

Chapitre 5
 
            L’interview commençait. J’entendais plusieurs voix, mâle et femelle, de l’autre coté. Je ne comprenais rien, malheureusement,  à cause de leur accent Québécois. Après que j’ai dit « Pardon ? » cinq ou six fois, on ma instruit d’attendre. En anglais !
            Attendre à quoi ? Je leur ai demandé. En français.
            « We get chef, » quelqu’un répondait.
L’accent en anglais était aussi fort que je ne comprenais ca qu’à peine. Chef de quoi ? Chef du village, chef de – qu’est-ce qu’on l’appelle au Québec, certainement pas « l’école-planche », la commission scolaire peut-être.  Je ne sais pas les expressions au courant.
            Il se passait un silence étendu. Il me fallait agir vite, vite ! Le grand désastre menaçait,
            « Je suis désolée, » je commençais, « Je ne suis pas accoutumée à votre accent. Moi je suis née en Belgique. On parlait français à l’école, j’avais des copains belges et ma mère aussi venait de Bruxelles. C’est mon père qui est américain. Il est professeur d’histoire. Je peux continuer ? On me comprend là-bas ?
            « Évidemment. »
Cette rassurance me donnait du bon courage.
« J’ai visité Montréal avec mes parents qu’and j’avais treize ans, j’ai une cousine là. Je n’avais aucune problème les comprendre, mes proches, à l’époque. Ces pannes d’au jour d’hui ? C’est ma propre faute, malheureusement, parce que la prof m’a averti. Elle m’a dit, « Attention à l’accent Québécois. » Exactement ca.
Une nouvelle voix gravelée et chocolat comme celle de Tom Brokaw, disait dans le beau français clair de Paris, « La prof dont vous parlez. Qui est elle ? 
« Chic alors ! » je criais. (Comme fillettes en Bruxelles nous disions ca à célébrer.) « Je vous comprend parfaitement. »
C’était le chef qui est venu faire l’interprète. Chef de quoi ? Est-ce qu’il était vraiment venu de Paris, et pourquoi ca ?
Il répétait la question.  Il me fallait mieux concentrer.
J’expliquais que la prof est une chère amie, qu’elle était mon professeur favori quand j’étudiais la littérature comparative à l’université. Ca ils savaient, aussi que mes post-bac études se faisaient dans le théâtre et l’éducation. J’essayais de ne pas répéter les infos sur mon résumé qu’on sans doute regardait autour d’une table.  Je parlais avec enthousiasme vivant de mon boulot actuel. Je racontais l’histoire de Lisa et sa mère qui vont matriculer ensemble le juin prochain.
Nous parlions en suite de plusieurs enjeux, de l’élection bizarre en train de se dérouler ici aussi bien que les différences entre nos deux systèmes politiques. Je parlais de ma cousine Louise sur la coté de ma mère, celle que je n’ai pas vue depuis si longtemps. (Je pense qu’elle est mariée et qu’ils travaillent tous les deux à McGill.)  Il y arrivait un moment que leurs questions finissaient. Le silence étendu était suivi par des murmures parmi eux que je ne compris point. Mon cœur battait fort.
Enfin monsieur le chef de quoi parlait. On voulait m’expliquer quelques aspects de l’emploi que je chercher. Il y en avait quelques surprises.
D’abord il s’agit des refugiés qui vont arriver avant le commencement de l’année scolaire. Je sentais la peur en sautant à l’idée des immigrés syriens, ceux que le Donald insulte sans cesse. L’honte me frappait fort. Mais on ne parlait pas des syriens dans ce cas, le chef de quoi m’expliquait. On parlait des africains noirs, principalement venu du Sudan.
« Oh c’est merveilleux ! » je l’interrompais.
« Dans quelle manière ca ?  J’entendais la confusion après ma réaction étrange.
« Vous avez un théâtre de la communauté, n’est-ce pas ?  J’ai vu ca sur le site internet de la région. »
Il confirmait ces infos en disant que les performances se passaient à l’école. Il n’y avait pas d’autre bâtiment assez grand.
J’expliquais que j’ai grand envie de présenter quelques pièces de August Wilson, et qu’il n’est pas possible de trouver les acteurs convenants aux rôles ici. Ca commence de changer à Portland, mais on dit toujours que le Maine c’est l’état le plus blanc de tous les cinquante. J’ajoutais qu’il me donnerait du plaisir de monter des pièces sans m’occuper d’une compétition. Oui, ca mène à l’excellence, le concours. Mais il y’en a des gros ennuis comme la jalousie et la quête de la justesse absolue dans nos règles. On n’arrive jamais à satisfaire tout le monde.
Aussi j’apprenais qu’on voulait faire cette décision très rapidement. Les refugiés auront besoin d’apprendre les deux langues du Canada, et celui qui obtient ce boulot va travailler avec eux dès leur arrivé. Je devinais qu’on était convaincu dans la pièce invisible que je rempliais une des qualités essentielles.
« Vous êtes vraiment bilingue, » confirmait le chef.
Grace à dieu,  mes grands efforts de la semaine en arrière avaient bien réussi. Ma mère serait fière si elle savait. Mon père aussi aimait quand je démontrais mon aptitude scolaire. 
Il y avait encore des murmures incompréhensibles dans la chambre invisible. Puis on parlait de mon calendrier pendant la semaine après la prochaine. Je les assurer que je pouvais voyager sans problème insurmontable. Cependant dans mon esprit je pensais aux rencontres venantes et aux rapports dont la date limite approchent.
J’avalais. Je disais, « Je suis disponible selon votre besoin. »
On échangeait des paroles on chuchotant. Ca me dérangeait. En fin le chef de quoi disait, « Deux choses, Cécile. »
« J’écoute. »
« Est-ce que vous savez combien c’est lointain ici ?
« Bien sur. C’est le Canada. »
On riait fort, les voix mâles et femelles. Qu’avais-je dis ?
« Il vous faut regarder sur une globe. Vous ne trouverez pas notre village. Vous devez chercher Mousonee. »
« D’accord, monsieur le chef. »
On riait encore une fois.
« Mousonee se trouve dans l’Ontario, » il continuait. « Nous sommes deux cent kilomètres nord-est de Mousonee.  Ici la civilisation n’existe presque pas. »
«D’accord. Je vais rechercher.  Et l’autre affaire ?
« Il faut vous dire que, toute autre chose ayant pareille,  on doit choisir le candidat canadien. C’est une condition attachée aux fonds fédéraux.»
Zut ! Merde ! Encore des murmures. Quelqu’un disait quelque chose au chef, qui le répétait dans le bon français.
« Si on fait autrement, il faut obtenir la permission. Et pour vous aussi, il y a des formulaires à remplir. Ca prend du temps, vous savez. »
Je mentais au lieu de réagir comme je sentais vraiment. Il est chanceux qu’ils ne voyaient pas ma mine.  « Je comprends complètement.»
Puis je faisais des plaisanteries en terminant la conversation pendant que mon cœur tombait vers mes pieds. On leur ait donné le mandat de placer le Canada en tête. Pourquoi errer du chemin approuvé ? On ne va pas donner cet emploi à moi.  Je ne suis pas assez spéciale, sauf dans ma propre imagination.
Il n’y aura pas de sortie pour moi. Pas de nouvelle aventure pour Cécile. Hélas !
Si on choisit le Donald comme président américain– je tremble en pensant ces mots ensemble, Trump et président – je serais l’étrangère chez moi aussi. Apres que mon emploi se termine, je resterai dans mon appartement 24 sur 24 sans dépenser l’argent sauf pour le besoin absolu. Cet argent va disparaitre rapidement quand même.
Et le Belgique, pays de mon enfance? Pas question d’y retourner. C’est un bastion pour les terroristes. La police du pays est impuissante. Je n’y connais aucune personne. Je ne souviens même pas du non de la rue ou se trouve l’ancien appartement de ma mère.

Chapitre 6
 
Je suis écrivain, il faut dire. On ne me connait pas dans ce métier, mais j’ai écrit deux romans et quatre pièces pour le théâtre aussi bien que plusieurs contes. Il y a quelques ans que je quittais chercher un agent litéraire. J’ai frappé la tête contre ce mur de briques assez longtemps. Je n’ai pas cessé d’envoyer mes œuvres aux compétitions de temps en temps. Toujours je me suis dis, quand quelque chose de bon se passera en fin, ca va développer très vite.  Rien de bon ne s’est passé,  ni rapidement ni lentement. Le plus fréquent résultat d’une tentative? Le grand silence, jusqu’ici éternel.
Mais j’ai ce merveilleux boulot depuis longtemps. J’ai l’occasion de me joindre avec des gens créatifs et d’encourager les jeunes acteurs talentueux.  On paie mon assurance sur la santé. J’ai toujours apprécié combien ma situation est chanceuse, comparé aux paires qui font des jobs ennuyants ou vivent dans des trous laides sans les moindres luxes. Rien ne dure à jamais, il faut célébrer les bons temps.
L’aube suivant l’interview, un courriel arrivait. Je l’entendais s’atterrer de mon lit confortable. Bien sûr ca n’était rien d’important, je me suis dit en me levant en grognant. C’était peut-être un message de la campagne de Hillary Clinton parce que je lui ai donné une fois un peu d’argent. Dès ca elle ne me laisse pas tranquille.
J’étais vraiment étonné quand je voyais l’adresse de l’envoyeur.
Chic alors ! On veut me rencontrer, face à face, sur place au nord du Québec dans un village d’un nom indièn impossible à prononcer.  On va m’envoyer les billets pour l’avion. Plusieurs billets. L’itinéraire qu’on décrivait était complexe et je me suis perdu dans les détails. Je cessais de lire. Quelle belle tournée ! J’avais gagné la seconde interview. Y avait-t-il d’autres candidats ? Évidemment, Cécile.
Je me forçais de lire le bilan du courriel long. On m’instruisait de téléphoner Stéphane. C’était l’homme qui à fait l’interprète pendant notre long coup de téléphone. J’apprenais qu’il n’est ni chef de ville ni directeur de la commission scolaire. Stéphane est chef de cuisine. Je souriais de mon propre erreur. Si le chef de cuisine de l’école vient véritablement de Paris, je devine qu’on mange très bien là-bas. Moi, j’aime bien manger.
Oh, c’était difficile d’attendre l’heure raisonnable de lui téléphoner. Cependant, je faisais une décision. Je déteste voler ces jours ci. On vous feuille aux terroirs privés, on perd vos valises. Je préfère prendre le temps de conduire. Pendant la semaine prochaine je vais plonger dans la vie quotidienne du Québec. Ainsi je peux absolument éliminer ce problème avec leur accent régional.  En fin j’initiais le coup pendant que mon cœur frappait boom-boom.
Je disais à Stéphane qu’il ne fallait pas m’envoyer des billets pour l’avion. J’expliquais que je suis certaine que ca leur couterai cher, et je me déclarais bien disponible à y conduire. Ca coute aussi, je pensais. Je lui disais que je ne leur demanderais que le prix de l’essence. Je disais que j’allais visiter ma cousine en route. (Quelle bonne idée ca. J’espère la retrouver, Louise.)
Il riait. Pourquoi ca m’arrivait toujours avec ces gens, qu’ils riaient quand je n’ai dit rien de drôle ?
« Cécile, » il disait. « Il n’y a pas de piste. »
« Pas de piste, » je répétais stupidement. « Vous blaguez. »
« Non, Mademoiselle. Avez-vous regardé le globe ?
« Pas encore. Nous venons de parler hier soir. »
« On vol. On arrive sur le train. Ce sont les deux choix. Puis on monte sur le bateau de Moose River qui vous porterais jusqu’ici.»
« Le train donc, » je répondais. « C’est moins cher que les vols, n’est-ce pas ? »
« Beaucoup moins. »
Je hésitais, et puis j’ai demandé parce que la question me brulait, « Il y a d’autres finalistes ? »
« Un autre. »
« Elle est canadienne ? »
« Il l’est. »
Un homme. La compétition consistait d’un seul homme. Je voulais tous savoir de lui, mais on ne pose pas ce type de question. Je ne voulais pas transmettre ni mes espoirs montants ni mes soucis. Mais Stéphane continuait de son accord.
« Il a une femme et un gamin qui va commencer l’école. S’il va quitter son emploi dans la ville, c’est le bon moment. »
« Quelle ville ? » j’osais demander.
« Sherbrooke. C’est  à l’est de Montréal. »
« Je vais le chercher aussi sur le globe. Celui de Sherbrooke. Pas d’autres finalistes ?»
«  Vous savez, il n’y avait pas beaucoup d’applications bien qualifiées. »
« Pourquoi pas ? »
« Parce qu’ici c’est le fin du monde. Il te faut vraiment regarder le globe. Ou une carte du monde entier.»
Il m’a tutoyé. Je voulais demander à Stéphane quel est sa propre histoire. Je suis certaine que j’entends Paris dans sa voix. Sur lui aussi je désire tous savoir. J’aspire tellement à connaitre cette communauté lointaine et mystérieuse.  
« On voit les aurores boréales chez vous ? » je demandais.
« Mais bien sûr. »
« Magnifique. Je ne les ai jamais rencontrés dans la vie. »

Chapitre 7
 
Je l’ai fait. J’ai coupé mes liens.
On va me donner un cheque pour toutes mes vacances accumulées. Christine est devenue le directeur pendant ce dernier tour de la compétition. Alice changera de mi-temps au plein-temps. Et Marie Jeanne ? J’avais une conversation dure avec cette jeune après son échec de se présenter comme il faut. J’insistais qu’elle donne ses regrets directement à la maitresse de l’école. Et puis ? Elle présentera un gros défi pour Christine.
Ce n’est plus mon problème. Plus mon problème. Il faut répéter cette phrase parce que je n’y croix presque pas. Je me sens à la dérive mais moins terrifiée que la situation mérite. J’ai aussi un nouveau sentiment, grâce à mon amie la prof.  Elle est la première à qui j’ai tourné après ma conversation avec Stéphane. Au lieu de partager un autre repas couteux et calorique, nous avons décidé de faire la promenade ensemble dans le parc Kenduskeag.
Quelle belle soirée estivale ! Quelques familles faisaient le pique-nique. Un homme lançait des branches que son chien noir rapporté. Il y a avait aussi quelques personnes sans domicile fixe. Nous évitions un dormi sur le blé sous un érable. Pendant l’hiver ils passent la nuit à l’abrite sur Main Street. On les voix fumer devant l’édifice exactement comme ont voix les professionnels en cravate devant les bureaux.
Je pensais à mon appartement. Je dois parler à la propriétaire. Mais je ne sais pas si je vais vraiment déménager. Ca dépend du résultat de la seconde interview. Je vais ou rester pour l’indéfini ou partir tout à coup. Pas entre les deux.
Je posais ce dilemme à Hélène. (La prof s’appelle Hélène. Je note que son nom français a deux accents.) Elle m’avisait de raconter la vérité pure et simple. Elle a raison, sans doute, quand elle dit que j’ai toujours été locataire exemplaire. J’ai des meubles aussi. Oh, il y aura beaucoup de petits enjeux à m’occuper si j’obtiens ce boulot au Québec. Est-ce vraiment une possibilité ?
Ce n’est pas simplement une possibilité, selon la prof. La prof se mettait à me convaincre que je suis même en tête dans cette compétition avec l’homme inconnu. Si on me considère malgré qu’il leur faux obtenir la permission particulière, si on va payer les grands frais de mon voyage, on peut bien m’offrir la position.
« N’est-ce pas, Cécile ? »
« D’accord, » je répondais. « Pas question. »
C’est la confiance qui semble une nouvelle émotion à moi. Je suis trop accoutumée à la réjection, au moins sur mes efforts créatifs. J’ai tenté moins dans les années récentes. Je suis devenue confortable dans mon métier et, il faut dire, dans ma vie seule devenant vielle fille. Mon père et ma belle mère ont déménagé au Floride il ya cinq ans. Je ne les voix presque jamais. Je fais des excuses les jours de fête.
Quand nous nous séparions, Hélène et moi, elle faisait une autre suggestion valable.
« Même si on ne t’engage pas, Cécile, tu peux leur demander de t’aider obtenir le permet du travail. Ce n’est pas tout-à-fait facile, il faut savoir. » 
« Je le ferais,  bien sûr. »
 Soudainement je voyais les traces du commencement d’un plan B. Mon facilité en français est actuellement meilleure que jamais. Et je compte faire l’immersion totale dans les jours qui viennent. Il me faudra parler avec tous les québécois dans mon chemin. Je pensais à Paulette, une des réguliers à la table, qui brutalisait la grammaire sans souci. Moi je me taisais parfois au lieu de risquer la moindre faute.
Pas encore ! Je vais suivre l’exemple de Paulette qui comprend que le but de la conversation, c’est la communication. Moi je vais faire des fautes en parlant aux gens que je rencontre, même des erreurs stupides que font rires les autres. Tant pis. Une faute ce n’est pas un pêché.
Nous parlions un peu de l’autre finaliste, le canadien avec la petite famille. En fin j’ai décidé que j’espère qu’il soit candidat excellent. Ce projet important, ces gens fascinants, on ne peut en espérer rien que le meilleur pour eux. J’espère gagner, évidemment. Je ferais tous mon possible à émerger en tête. Mais j’espère gagner dans un concours juste entre deux candidats très bien qualifiés.
En fait, je ne veux qu’exactement ca dans notre élection présidentielle. Donnez-nous deux choix viables entre lesquels on aura beaucoup de peine à choisir. Sur le coté républicain, je pourrais peut-être même voter pour John Kasich ou Mitt Romney. Probablement je voterais quand-même pour Hillary. Mes ces hommes d’état ci, je les écouterais avec l’esprit ouvert. Je ne les hais pas. Je ne les crains pas.
Est-ce qu’il y aura un nouvel emploi pour Cécile ? On ne sait pas. Et si on me l’offert, il me faudra décider immédiatement. Le résultat de notre élection sera toujours inconnu. Il faudra étudier la situation au dernier moment et décider - si j’ai le choix à moi - d’accepter ou rejeter le boulot. Ce qui est tout-à-fait certaine,  c’est que le futur contient des changements pour Cécile, même de l’aventure.
J’ai trouvé ma cousine en jouant l’inspectrice. D’abord j’ai trouvé la liste d’employés de McGill sur leur site internet. J’ai identifié six nommés Louise, mais aucune Louise avait le bon non de famille. Mais son mari était professeur, je savais. Donc j’ai cherché s’il y avait un homme avec le même non de famille d’une Louise. Et voilà.
Je vais les visiter. Louise et moi, nous allons faire le camping avec sa petite fille de dix ans. Elle va prendre trois jours de congé. Le gamin va rester avec le papa. Louise me souvient bien. Deux ans mon ainée, elle rappelle ma mère plus clairement que moi. Elle a même quelques lettres de ma mère écrites de Bruxelles avant que le cancer l’a prix à jamais.
Soudainement une mémoire m’arrivait. J’étais sur le trottoir avec mon père. Il parlait avec un de ses collèges en me tenant par la main. Je m’ennuyais fort et j’ai laissé tomber sa main. J’approchais la vitrine d’une bijouterie. J’y voyais des boucles d’oreille en forme de petits oiseux avec des minutes yeux bleu foncé. J’avais un peu d’argent dans ma poche. Je décidais d’acheter les boucles d’oreille pour l’anniversaire de ma mère qui venait le jour suivant.
Mon père est venu regarder la vitrine avec moi.
« Qu’est-ce que tu regardes ? »
Je pointais.
« Pour toi ? »
Je lui donnais tout l’argent dans ma poche. Je lui promettais l’argent dans ma banque en forme de cochon chez nous. « Mais non. Pour l’anniversaire de Maman. »
Mon père inspirait. Il devenait soudainement pale. Il regardait sa montre. Le propriétaire du magasin approchait. On contait fermer. Nous entrions vite et nous achetions les boucles d’oreille. Je sais maintenant qu’il a beaucoup ajouté à la petite somme que j’ai offert.
Le lendemain j’écoutais une bataille entre mes parents. Il faut dire que ca se passait très rarement. Ma mère était furieuse parce que mon père a dépensé tellement beaucoup d’argent sur ce cadeau. Ces pierres que j’admirais, j’apprenais qu’elles s’appelaient des saphirs. Où sont ces bijoux actuellement ? Elle les portait toujours. Probablement ont les ait enterrés avec elle.
Je ne suis pas courageuse d’habitude. J’aime le control, et je me félicite après chaque performance sans faute. Mais on l’arrache le control de moi, d’une manière ou l’autre, le changement se passe. Il y arrive quelques moments critiques dans une vie. Pour moi il faut dire qu’il y a longtemps que rien n’a changé. Trop longtemps.
Je pense aux refugiés. Ils seront beaucoup plus l’étranger que moi au Canada. S’ils ont le courage de venir de l’autre coté du monde, de déménager du désert ou du jingle aux forets couverts de neige, moi je peux conduire jusqu'à Cochrane et monter sur le train vers Mousonee. On va me chercher là. Peut-être Stéphane viendra. Probablement ce n’est pas mon chéri mais je suis certaine que c’est un ami.
Canada. J’arrive. Bientôt.
Est-ce que je deviendrai citoyen canadien éventuellement ? Ca dépend de ce que nous faisons de la situation en bilan ici. J’espère que nous aurons ici une présidente, qu’elle succèdera plus qu’on imagine possible malgré ses adversaires motivés. Si ceux-là restent dévoués à la détruire au lieu de s’occuper des affaires d’état, je crains que nous serons foutus.
À n’importe quel moment dans l’avenir,  j’espère avoir deux bons choix entre deux démocraties vibrants, le Canada et les États-Unis.  Malheureusement, la nouvelle confiance que j’ai trouvée moi-dedans n’atteint pas au jugement sage des électeurs américains.
 
Fin
 
 
 
 
 
 

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